Quand la recherche rencontre le terrain :

Le partenariat ADA - CERMi

Le CERMi (Centre for European Research in Microfinance) est un centre majeur de recherche en microfinance en Europe. Fondé en 2007 par l’Université de Mons (UMONS) et l’Université Libre de Bruxelles (ULB), le CERMi est co-dirigé par le Pr. Marek Hudon (ULB), Pr. Marc Labie (UMONS) et Pr. Ariane Szafarz (ULB). Il vise à étudier la gestion et les pratiques des organisations de microfinance de façon multidisciplinaire et contribuer ainsi à la discussion académique autour de problématiques liées à la microfinance et à l’inclusion financière, mais aussi plus largement à l’économie sociale. Le CERMi est également à l’origine de l’organisation de l'European Microfinance Programme et compte aujourd’hui 21 thèses de doctorat soutenues avec succès, plus de 40 chercheurs associés et de nombreux partenariats avec des acteurs académiques et de terrain, au Nord comme au Sud.

Depuis plusieurs années, la collaboration entre ADA et le CERMi se décline à plusieurs niveaux :

  • la mise en place de l'European Microfinance Programme (EMP) pour dispenser des formations et accueillir les étudiants en stages au sein des organisations partenaires de ADA ;
  • la mise à disposition de données du terrain et de conseils aux chercheurs en vue d’alimenter les activités de recherche ;
  • la création de synergies entre les chercheurs et les praticiens du secteur et valorisation des résultats de recherche lors d’évènements tels que la Semaine Africaine de la Microfinance (SAM), les conférences de la Chaire ADA et autres évènements du secteur.

Thèse de Tristan Caballero-Montes sur la régulation du secteur de la microfinance

Tristan Caballero-Montes
Tristan Caballero-Montes 

En 2018, Tristan Caballero-Montes a intégré l’unité de recherche du CERMi hébergée par l’UMONS, au sein du Département d’Économie et Gestion de l’Entreprise (EGEE), dirigé par le Pr. Marc Labie.

Objectifs de la thèse :

ADA s’est engagée dans une collaboration de recherche spécifique avec le CERMi dans le cadre de la thèse de doctorat de Tristan. En effet, pour ADA, la recherche est un moyen pertinent de produire de nouvelles connaissances utiles pour le secteur de la finance inclusive, à condition que cette recherche soit liée aux problématiques du secteur et qu’elle utilise les données du terrain. Cette thèse s’inscrit dans cette logique, puisqu’en collaborant dès le départ avec Tristan sur la définition d’un projet commun, ADA s’assure que la recherche répond aux besoins des praticiens du secteur et facilite l’accès aux données du terrain. A terme, ces nouvelles connaissances viendront alimenter les projets actuels et futurs de ADA et du secteur.

La thèse s’articule autour de la problématique de la régulation du secteur de la microfinance et de ses contributions aux objectifs sociaux et de viabilité des organisations qui le composent. Globalement, celle-ci étudie la réglementation, la concurrence et l’auto-régulation en microfinance, et vise à proposer une vision plus systémique de la régulation du secteur.

  1. Mieux comprendre la réglementation de la microfinance : comment affecte-t-elle les performances et les marchés des IMF ?

  2. Existe-t-il des interactions entre la réglementation et la dynamique du marché ? Comment les intégrer dans les décisions réglementaires ?

  3. Comment soutenir les associations/réseaux professionnels afin qu'ils puissent promouvoir les bonnes pratiques et soutenir les IMF dans leur double objectif ? 

Concrètement, la thèse est basée sur quatre articles scientifiques disponibles ci-dessous :

  • Le premier article analyse les implications d’un renforcement de réglementation (« loi 2012-14 ») réalisé par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) au Bénin, via divers tests d’hypothèses et méthodes économétriques. Investiguant le marché béninois, expérimenté en matière de cadre réglementaire, l’article vise à tirer des conclusions générales pour d’autres marchés similaires ou en quête d’une réglementation plus présente. 
  • Le deuxième article étudie les relations entre la présence d’un plafond de taux d’intérêt, l’inclusion financière des clients pauvres, et le degré de concurrence entre les institutions de microfinance. Via une large étude économétrique sur près de 1000 institutions de plus de 70 pays, l’article mobilise différentes techniques économétriques et divers tests de robustesse.
  • Le troisième article vise, au travers d’une étude de cas du marché cambodgien, à explorer les effets d’un plafond de taux d’intérêt dans un marché de microcrédit saturé. En définitive, l’article propose un cadre d’analyse et son application sur 53 pays, aidant ainsi les régulateurs à adopter une réflexion plus large dans leurs prises de décisions relatives au contrôle des taux.
  • Le quatrième article explore le rôle « autorégulateur » que les associations professionnelles peuvent jouer dans le secteur, via l’instauration de normes ou de règles. L’article est basé sur une étude de cas réalisée au sein de la Tanzania Association of Microfinance Institutions (TAMFI), association professionnelle de microfinance en Tanzanie partenaire de ADA.

Téléchargez les articles disponibles :

Leçons de l’analyse de la Loi 2012-14 au Bénin 


Enquête sur l'interaction entre le plafonnement des taux d'intérêt et la concurrence dans un contexte d'inclusion financière


Restrictions sur les taux d'intérêt et microfinance : aperçu du Cambodge


 L'autorégulation de l'industrie et la microfinance : exploration des questions clés à travers le cas de TAMFI en Tanzanie



La thèse complète "Dynamique du secteur de la microfinance : analyses de la réglementation, de la concurrence et de l'action collective" est hébergée sur le site de Research Gate

Vous pouvez la télécharger en vous connectant sur la plateforme.

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