Juillet 2017

SDG Lab : quelles solutions durables pour réduire la pauvreté et améliorer la santé communautaire en Afrique ?

Les 6 et 7 juillet 2017 au Luxembourg

A l’heure où la santé publique de nombreux pays africains est menacée, l'Institut PEARL pour la recherche sur l'inégalité socio-économique de l'Université du Luxembourg, en collaboration avec ADA Microfinance Luxembourg, organise un Sustainable Development Goal (SDG) Lab les 6 et 7 juillet 2017 au Luxembourg.  Ce groupe de travail vise à développer collaborativement des solutions novatrices pour des défis complexes en matière de développement durable dans les domaines de la microfinance et de la santé communautaire en Afrique.

En quête de solutions durables
Un nombre important de jeunes adultes et professionnels issus des pays africains les plus pauvres cherchent aujourd’hui à se pencher sur des solutions économiques novatrices pour développer leur activité, dans un contexte de crise sanitaire marquée par la faible qualité de l'eau, par les maladies transmissibles et celles dites vectorielles (paludisme, malaria, etc.). En effet, le manque d'eau potable et d'installations d'assainissement fiables sont un frein important pour les communautés dans leur quête de solutions durables pour améliorer la santé publique.

L’initiative « Jeunes entrepreneurs » d’ADA
L'initiative « Jeunes entrepreneurs », mise en place par ADA, propose une innovation économique pilote pour répondre à ces problématiques. Grâce au soutien d’Institutions de Microfinance partenaires, cette initiative permet de développer une offre de services financiers (crédits, épargne) et non financiers (formations, accompagnement…) adaptée aux besoins des jeunes entrepreneurs qui souhaitent monter leur projet au Niger, au Togo ou au Rwanda. Dès lors, comment assurer la durabilité de cette initiative ?

SDG Lab en réponse au développement des jeunes entrepreneurs
Les 6 et 7 juillet prochains, l’Institut PEARL et ADA Luxembourg organisent SDG Lab, un atelier d’innovation sociale de deux jours, en vue de soutenir l’initiative « Jeunes Entrepreneurs ». L’atelier permettra d’apporter des solutions concrètes pour atteindre les objectifs de développement durable de réduction de la pauvreté et de l'approvisionnement en eau potable et en assainissement pour les populations locales.

Un double objectif durable
Le premier objectif de l'atelier SDG Lab consistera à assurer la durabilité de l’initiative « Jeunes entrepreneurs », grâce à l’appui d’experts en microfinance présents le premier jour de l’atelier.
Le deuxième objectif visera à étendre l’initiative en vue d’améliorer l’accès à l’eau potable. Pour ce faire, des spécialistes de l’eau se réuniront le deuxième jour de l’atelier afin de lever le voile sur les enjeux liés à l'eau potable. Ils engageront ensuite discussion afin de proposer des idées novatrices en réponse à cette problématique.

SDG Lab parmi les 10 premiers ateliers sélectionnés
Future Earth et Stockholm Resilience Center ont récemment lancé des appels à candidatures afin de parrainer dix laboratoires au niveau national. Parmi les 331 demandes, 10 candidatures ont été retenues pour percevoir un financement, dont celle décrite ci-dessus.

Les résultats de l’atelier
ADA est convaincu que SDG Lab contribuera à l’avancée de la recherche de solutions pour réduire la pauvreté et permettre l'accès à l'eau potable en Afrique.
Les résultats seront diffusés aux participants à 16h à l'issue de l'atelier, mais également à l’occasion du Congrès « Resilience Stockholm 2017 », de la Semaine Africaine de la Microfinance à Addis-Abeba en Ethiopie du 9 au 13 octobre 2017, ou encore à la Conférence parlementaire francophone sur les changements climatiques en juillet 2017 au Luxembourg. Enfin, les résultats déboucheront sur le Forum politique de haut niveau sur le développement durable de 2018.

La participation à l’atelier est réservée aux experts, invités pour l’occasion par ADA et l’Université du Luxembourg.

*Sustainable Development Goals Lab = Laboratoire d’Objectifs de Développement Durable

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Pour plus d'informations sur SDG Lab : http://bit.ly/2nbb52u
Vous trouverez également dans les prochains jours la description du projet sur futureearth.org


Février 2017

Youth Africa Works Summit 2017

Contexte

Un sommet  sur la Jeunesse Africaine s’est tenu à Kigali le 16 et 17 Février dernier. L’évènement a été organisé par la fondation MasterCard. La fondation est aujourd’hui un acteur majeur dans la promotion de la jeunesse sur le continent africain. Depuis 2010, elle a engagé plus de 400 millions de dollars dans 37 projets à travers 19 pays.

Pour l’occasion plus de 300 acteurs impliqués dans la promotion de la jeunesse au Rwanda et dans les pays voisins ont été conviés, parmi lesquels des politiques en fonction, chercheurs, ONG, IMF, secteur privé, mais aussi une délégation de 50 jeunes agri-entrepreneurs et étudiants de la sous-région.

ADA, qui multiplie les initiatives en faveur des jeunes entrepreneurs en Afrique avec ses partenaires locaux depuis 2009 dans quatre pays cibles dont le Rwanda, était aussi invité.

Pourquoi ADA participe ?

Le financement des jeunes ruraux ne nécessite pas que des compétences bancaires. Pour cela il est important que les IMF soutenues par ADA puissent nouer des partenariats avec des organisations actives sur les chaînes de valeurs agricoles et pouvant rendre les financements en milieu rural plus adaptés et viables pour les populations.

Le sommet sur la Jeunesse Africaine s’inscrit dans cette volonté de ADA de favoriser ces partenariats, spécifiquement au Rwanda où sont actuellement testés de nouveaux produits financiers et non financiers à destination des jeunes artisans. Afin d’élargir sa cible aux jeunes entrepreneurs agricoles, ADA et son partenaire UFC sont à la recherche de collaborations dans le champ de la formation et l’accompagnement agricole. Un premier contact a été pris en ce sens avec le directeur de One Acre Fund.

En vue de la SAM , organisée par ADA en octobre 2017 à Addis-Abeba, des premiers échanges intéressants ont eu lieu avec deux organisations, potentielles participantes, actives en sur le continent : UNCDF,  qui appuie les jeunes, ou encore OLAM, qui soutient la production agricole commerciale. 

Principales problématiques

60% de la population africaine a moins de 24 ans, 11 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année. Absorber cette main d’œuvre est l’un des challenges, à la fois social et économique, le plus important auquel fait face le continent. Alors que les villes sont en surpopulation  et offrent peu d’emplois formels, le secteur agricole  représente la meilleure opportunité pour offrir aux jeunes des emplois décents et assurer le développement des populations de demain.

Pour créer d’avantage d’opportunités pour les jeunes, le secteur agricole doit cependant se transformer et passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale modernisée.

Lindiwe Majele Sibanda, Directrice Générale du Réseau d'analyse des politiques en matière d'alimentation, d'agriculture et de ressources naturelles (FANRPAN), souligne sur cette question que « la transformation agricole doit se faire autour de trois grands axes : compétences, attitude et accès à la terre et au capital ».

Les différents panelistes se sont efforcés de dresser les conditions d’une réelle transformation agricole et de répondre à la question : Comment réaliser cette transformation agricole systémique ? Voici les principaux éléments de réponses non exhaustifs qui ont été abordés :

  • Impliquer systématiquement les jeunes dans la définition des politiques de soutien à l’agriculture
  • Mettre en œuvre des politiques fondées sur les preuves tangibles, à partir d’expériences existantes dans d’autres pays
  • Mettre à contribution les acteurs du secteur privé pour augmenter les investissements dans le secteur agricole
  • Renforcer les capacités des IMF afin qu’elles puissent mieux comprendre et gérer les risques spécifiques aux activités agricoles
  • Investir dans les nouvelles technologies pour améliorer à la fois les canaux de financement et les modes de production des agri-entrepreneurs

Perspectives et enjeux pour l'insertion professionnelle des jeunes en Afrique

Pour parvenir à la création de nouveaux emplois, les efforts visant la transformation agricole ne doivent pas se limiter au renforcement de la production agricole. L’économiste David Tschirley explique que l’ensemble des activités liées au transport, à la transformation et commercialisation de la production ont un potentiel beaucoup plus important de création d’emplois que la production elle-même. D’autant plus que la demande des ménages africains pour des denrées agricoles transformées augmente aussi bien dans les villes qu’en milieu rural.

À l’avenir c’est sur l’ensemble de la chaîne de valeur que les Etats, les bailleurs de fonds et le secteur privé doivent se concentrer.  Une telle approche permettrait in-fine d’augmenter les débouchés pour la production agricole et de substituer une part des produits d’importations par des produits locaux.

Les nouvelles technologies représentent aussi un enjeu majeur de la transformation agricole. D’une part elles sont un moyen d’augmenter la productivité des exploitations agricoles et de diminuer la pénibilité du travail, mais aussi d’anticiper et de gérer les effets du changement climatique. D’autre part, les nouvelles technologies peuvent redorer  le blason des métiers de l’agriculture et inciter d’avantage les jeunes ruraux à considérer les activités agricoles et de transformation comme des entreprises modernes et rentables.

Une approche intéressante pour soutenir les jeunes agriculteurs

One Acre Fund est une ONG implantée dans les régions rurales éloignées d’Afrique de l’Est. Elle a développé un service qui donne accès à un paquet « intégral » qui englobe l’ensemble des besoins des petits agriculteurs:

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Le service ainsi apporté à l’agriculteur lui permet de réduire les risques liés au manque d’intrant, à leur mauvaise utilisation, aux pertes à la récolte et de maximiser ses rendements avec les moyens dont il dispose. 

Le modèle développé par One Acre Fund ouvre des pistes de réflexions intéressantes pour un financement des jeunes agriculteurs.

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Janvier 2017

ADA développe le projet « Jeunes entrepreneurs » au Rwanda

« Avec ADA, on réfléchit ensemble ! »

Quand ADA lance un projet dans un nouveau pays, c’est toujours après une longue concertation avec le partenaire. Tel est le cas du projet « Jeunes entrepreneurs »  qui après le Burkina Faso, le Niger et le Togo est développé au Rwanda.

En face de la plus grande gare routière de Kigali, se trouve la caisse de Nyabugogo, l’une des deux agences de UFC (Umutanguha Finance Company), l’institution de microfinance (IMF)  partenaire de ADA au Rwanda.  Implantée dans la capitale depuis 2015, l’agence compte aujourd’hui 1200 clients dont 89% de femmes et finance 138 entrepreneurs dont 38% de femmes et 46% de jeunes de moins de 30 ans. Le dynamisme de cette institution et sa volonté affichée de promouvoir les jeunes en font un partenaire idéal pour lancer le projet « Jeunes entrepreneurs » au Rwanda.

« Nous souhaitons parvenir à être unique, compétitif et à maintenir notre réputation sur le marché, tout en accomplissant notre mission sociale » commente le DG Jules Ndahayo. Crée en 2003, UFC est d’abord une coopérative d’épargne et de crédit. Il s’agit d’une initiative en faveur de veuves et des orphelins. En Kinyarwanda, la langue locale, « Umutanguha » (le U de UFC) signifie « l’ami qui ne vous déçoit pas », un nom tout indiqué pour une coopérative qui depuis a étendu son activité à tout le pays (hormis l’est). Ainsi fin 2016, UFC compte 10 agences, 60 employés (dont 40% de femmes) une encours d’épargne de 2,4 millions d’euros et un portefeuille de crédit de 4 millions d’euros.

Sur le projet « Jeune Entrepreneurs », « Nous travaillons avec ADA dans un esprit de collaboration » précise Jules Ndahayo « On réfléchit ensemble, on construit ensemble avec les mêmes buts ».  Le DG évoque ainsi spontanément, l’expérience internationale de ADA comme un plus. En fait ADA développe actuellement un projet inspiré du Cred’Art, lancé au Burkina Faso en 2009. Les expériences développées ensuite avec ASUSU (Niger) et  le FUCEC (Togo) ont renforcé l’expertise ADA   dans le domaine du financement et  de l’accompagnement des jeunes artisans.

A UFC l’expérience du local, du terrain rwandais donc ; à ADA, l’assistance technique qui repose finalement sur l’apprentissage gagné grâce aux précédents projets, avec leurs réussites mais aussi leurs lots de difficultés et même d’échecs. « Si nous voulions bénéficier d’une telle expertise – commente Jules Ndahayo – il nous faudrait payer très cher un cabinet international. » Testé dans le branche de Mahoko, près de la frontière congolaise, le projet « Jeunes entrepreneurs » visera à financer l’activité de jeune rwandais dans 5 métiers artisanaux porteurs dans la région (coiffure, couture, mécanique, menuiserie et soudure). A terme, l’expérience s’étendra progressivement à toutes les agences UFC.

 

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Mars 2016

Des résultats très positifs pour le projet Jeunes Entrepreneurs au Togo ! 

Depuis le premier microcrédit décaissé à la mi-décembre 2015 par l’IMF partenaire togolaise FUCEC, nous observons des résultats très positifs. Voici quelques chiffres pour illustrer ce démarrage très prometteur !

A la fin février 2016, FUCEC a financé 115 jeunes Togolais pour un montant de 44 420 900 FCFA (67 719 €), dont sept ont obtenu 2 crédits : un pour le fonds de roulement de leur activité et un pour l’investissement. Nous comptons donc un total de 122 crédits déboursés.

Parmi ces jeunes clients, 24 ont été financés en démarrage d’activité pour un montant de 11 353 900 FCFA (soit environ 17 310 €). Précisément, le démarrage consiste à financer à la fois des équipements et du fonds de roulement.

Par ailleurs, 33 067 000 FCFA (50 410 €) ont été déboursés au profit des 91 jeunes qui, grâce à cet argent, ont pu renforcer leur activité. Parmi ces crédits : 66 crédits pour l’achat de l’équipement (24 513 000 FCFA soit 37 370 €) et 32 crédits destinés au fonds de roulement (8 554 000 FCFA soit 13 040 €).  Par ailleurs, près de la moitié des jeunes Togolais financés (46 %) vivent à Lomé, la capitale du Togo. Autre fait important : l’égalité des sexes de l’accès au crédit puisque plus de la moitié, 52 % des jeunes financés, sont des femmes !

 


Janvier 2016

235.000€ pour l’insertion professionnelle des jeunes entrepreneurs au Niger 

Pour faciliter l’accès au crédit des jeunes Africains, LuxDev et ADA collaborent dans ce contexte pour un montant total de 200.000€, capitalisé initialement à 35.000€ par le Rotary « Espoir 2005 », afin de couvrir les jeunes artisans auprès de l’institution de microfinance nigérienne ASUSU.

Réplication du projet Créd'art

Dans l’idée d'aider les jeunes Africains au chômage, ADA mène depuis 2008 le projet « Initiative Jeunes Afrique - Créd’art », Jeunes Entrepreneurs Afrique, avec l’objectif de donner un coup de pouce aux jeunes artisans dans la création de leur activité. Il s’agit d’une offre de services financiers et non financiers, composée d’un microcrédit, de formations en éducation financière et gestion d’entreprise, et d’accompagnement personnalisé jusqu’au remboursement destinée à financer les activités de démarrage de leurs projets. Créé originellement au Burkina Faso avec l’institution de microfinance RCPB, Réseau des Caisses Populaires du Burkina, et le réseau de la CIF, Confédération des Institutions Financières de l’Afrique de l’Ouest, le projet a permis de financer déjà plus de 1.500 jeunes Burkinabés et de créer 2.300 emplois.

ADA, avec l’appui financier du Rotary « Espoir 2005 », a décidé d’étendre cette expérience dans deux autres pays africains : au Togo, avec l’IMF (institution de microfinance) partenaire FUCEC, et au Niger, avec l’IMF ASUSU.
C’est dans le cadre de ce dernier partenariat que l’Agence luxembourgeoise pour la coopération au développement, LuxDev, a délégué 200.000€ à ADA pour approvisionner ce fonds et couvrir partiellement le risque d’impayés des jeunes diplômés.
C’est donc dans le cadre de cette collaboration avec ADA, et plus particulièrement à travers les mécanismes d’appui qui seront mis en place, que ce fonds de garantie pourra être un levier économique facilitant l’obtention de crédits de démarrage destinés aux jeunes diplômés ayant initié des projets économiques viables.

Pour compléter ce projet, ADA mettra également en place un appui technique pour accompagner les jeunes dans la création de leur microentreprise. L’objectif pour 2016 est de financer 550 jeunes, dont 250 sortant des centres de formation appuyés par LuxDev.
Classé comme le pays le moins développé selon la chaine mondiale de l’indice de développement humain et avec un taux de pauvreté de 46,3%, le Niger a particulièrement besoin de l’aide des pays développés. Il compte ainsi parmi les six pays partenaires privilégiés de la Coopération luxembourgeoise sur le continent africain.

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