ADA à l’écoute de ses IMF partenaires, les IMF à l’écoute de leurs clients pour mieux répondre à la crise Covid-19

16 juillet 2021 Crise du Covid-19
L'impact de la crise sur les IMF et leurs clients

Analyser l'impact de la crise sur les institutions de microfinance (IMF)

La pandémie de Covid-19 a touché le monde entier de plein fouet, impactant particulièrement les économies fragiles et invitant l’ensemble du secteur de la microfinance à faire preuve de responsabilité.

Dès février 2020, la Fondation Grameen Crédit Agricole s’est intéressée aux effets de cette crise planétaire sur les institutions de microfinance (IMF). Une première enquête a été lancée en mars auprès de 75 IMF financées par la Fondation, pour comprendre comment elles se préparaient et s’adaptaient aux répercussions de la pandémie qui se faisait déjà ressentir sur leurs activités.

En mai 2020, ADA et Inpulse ont été associés à l'initiative, pour étendre la portée de l’étude à plus d’une centaine d’IMF, ce qui a permis de couvrir la quasi-totalité des régions où la microfinance est développée : en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie et en Europe6 vagues d’enquêtes ont ainsi réalisées depuis le questionnaire inaugural du mois de mars. Les informations on été partagées aux parties prenantes du secteur et ont permis d’obtenir une vision globale de la situation et de fournir des réponses plus adaptées pour y faire face.

CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES
L’ensemble des enquêtes menées tout au long de l’année 2020 révélait trois difficultés majeures : l’impossibilité de rencontrer les clients physiquement, des difficultés à collecter les remboursements et des problèmes pour décaisser des prêts.

IMPACT FINANCIER
Les contraintes opérationnelles rencontrées ont inévitablement eu des répercussions financières importantes. Nous observons deux conséquences majeures chez la quasi-totalité des IMF : une augmentation du portefeuille à risques (PAR) due à la baisse des remboursements, ainsi qu’une réduction de l’encours de crédit due à la baisse des décaissements. D’autres problèmes sont également apparus ponctuellement : manque de liquidité temporaire, impact de la dévaluation de la monnaie locale et ralentissement des décaissements de la part des bailleurs.

PERSPECTIVES D'AVENIR
Face à la crise, la majeure partie des IMF a fait preuve de résilience. Parmi les axes envisagés pour retrouver une bonne santé : l’augmentation de leur volume de portefeuille et du nombre de clients, et l’ouverture à de nouveaux produits et services, voire à de nouveaux marchés, et ce dès 2021.


Analyser l'impact de la crise sur les clients des institutions de microfinance

Dès le début de la crise en 2020, les acteurs de la finance inclusive ont rapidement ressenti le besoin de comprendre la situation des clients des IMF : quels sont les segments de clients les plus touchés ? Comment vivent-ils la situation ? Que font-ils pour s’adapter à la crise ? Quelles sont les solutions que les IMF pourraient apporter pour les soutenir ? 

Afin de répondre à ce besoin, une initiative a été lancée par la Social Performance Task Force (SPTF) pour mettre en place des enquêtes auprès des clients des IMF. Dans cet élan, ADA a appuyé ses IMF et réseaux d’IMF partenaires pour contribuer à cette initiative et a aidé à lancer des enquêtes dans 7 pays d’Asie du Sud-Est, d’Afrique subsaharienne et d’Amérique centrale en 2020 : Bhoutan, Myanmar, Rwanda, Sénégal, Togo, Cap-Vert et Salvador. Ces enquêtes avaient non seulement pour but de prendre connaissance de la situation, mais aussi d’informer et d’agir.

RÉSULTATS
Les résultats montrent que la crise a négativement impacté les activités génératrices de revenu des clients des IMF : la plupart ont vu leur revenu baisser, et la situation financière de leurs ménages s’est par conséquent détériorée. Cela a été particulièrement le cas pendant les périodes de forte restriction et en zone urbaine. La crise a également mis les clients des IMF en situation d’insécurité alimentaire : nombreux sont ceux qui ont réduit leur consommation d’aliments de grande valeur nutritionnelle et le nombre de repas par jour. Pour faire face à la baisse ou à la perte de revenus, la plupart des clients ont eu avant tout recours à leur propre épargne, et les stratégies d’adaptation risquées à long terme telles que la vente d’actifs sont restées minoritaires.

Sur la base de ces résultats, des mesures concrètes ont été prises par les IMF pour répondre aux besoins des populations, avec par exemple la distribution de kits sanitaires ou de packs de nourriture, l'allongement des délais de remboursements, etc. À long terme, plusieurs d’entre elles visent également à développer leur offre d’épargne, qui s'est révélé être un moyen efficace pour accroître la résilience des clients face aux chocs. Enfin, dans certains pays, ces résultats ont également été partagés avec les régulateurs pour alimenter le dialogue et inciter à la mise en place de mesures appropriées de soutien au secteur. Rester à l'écoute pour apporter des réponses apprises : tel est l’effort entrepris par les acteurs du secteur en ces temps de crise.  

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