
Lancement du programme « Agriculture résiliente aux changements climatiques » : des actions concrètes dès 2025

Formation sur les pratiques d'agriculture résiliente au Togo. © Terre Bénie
Face aux impacts négatifs des changements climatiques sur les productions agricoles, ADA lance son nouveau programme « Agriculture résiliente aux changements climatiques » (ARCC) en Afrique de l’Ouest, notamment au Bénin et au Togo, afin de soutenir les petits exploitants agricoles.
Les pays africains, bien que peu émetteurs de gaz à effet de serre, sont parmi les plus vulnérables aux changements climatiques, notamment en Afrique de l'Ouest, ce qui a un impact grave sur l’agriculture pluviale qui dépend entièrement des précipitations pour son approvisionnement en eau. Cette vulnérabilité se traduit par une perturbation du calendrier agricole, une irrégularité des précipitations et une dégradation des sols, qui entraînent une diminution significative de la productivité agricole et des rendements. Par conséquent, les petites exploitations agricoles familiales souffrent de plus en plus de rendements instables et n’ont pas accès aux ressources et aux financements qui pourraient les aider à faire face aux aléas climatiques.
Ce programme a pour objectif d'accompagner les petits exploitants agricoles dans leur transition vers des systèmes durables afin de renforcer ou de développer leur résilience face à la dégradation de leur environnement.
Une approche multi-acteurs
La transition vers des systèmes agricoles durables requiert une approche multi-acteurs. C’est pourquoi le programme combine des solutions financières et non financières en collaboration avec des institutions de microfinance (IMF), des centres de formation et de recherche, des fournisseurs de solutions agricoles durables et des organisations paysannes.
L’approche de ADA repose sur deux axes : l’accès à des produits financiers adaptés et l’accompagnement technique, intégrés au sein d'un “kit agriculture résiliente”. Le volet financier consiste à développer des crédits à l’investissement et/ou au fonds de roulement accessibles et abordables pour les producteurs qui adaptent leurs pratiques vers des méthodes qui leur permettent de devenir plus résilients, tout en restant rentables pour les IMF. Les activités d’accompagnement technique comprennent des formations, un accès aux intrants à temps, en quantité et de qualité, des expérimentations et la mise à l’échelle de pratiques agricoles innovantes et durables.
Des actions concrètes engagées dès le démarrage
Afin d’atteindre les objectifs du programme, différentes activités ont déjà été mises en œuvre :
- Élaboration d’un guide technique pour la culture du maïs
Un guide d’itinéraire technique a été développé pour accompagner les producteurs dans l’adoption de pratiques agricoles résilientes, telles que l'utilisation de semences améliorées, la production de compost, le paillage, le labour et le billonnage adaptés, ou encore l’agroforesterie.

- Organisation d'une formation pratique au Togo
En février 2025, une session de formation a réuni 17 producteurs issus de quatre groupements de producteurs de maïs dans la Préfecture du Haho (Région des Plateaux), organisée par la ferme école agroécologique Terre Bénie en partenariat avec la FUCEC-TOGO.
À travers une approche combinant théorie et pratique, les producteurs ont été formés sur l’utilisation de la mécanisation légère (motoculteur), la production de compost, les itinéraires techniques du maïs, le stockage, la commercialisation et les pratiques d’agroforesterie.

- Renforcement des capacités de quatre institutions de microfinance (IMF)
Au Bénin, quatre IMF (COMUBA, MDB, RENACA et SIA N'SON) ont été formées en janvier et février 2025. Cette formation portait sur les enjeux des changements climatiques, les bonnes pratiques agricoles résilientes, ainsi que le développement de produits financiers spécifiques pour soutenir la transition des petits producteurs agricoles.

Passage à l’échelle et ambition régionale
Le programme a pour ambition d’accompagner la transition de 2 000 producteurs au Togo d’ici 2027. Une extension est également envisagée dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest afin de répondre aux besoins urgents de résilience des petites exploitations agricoles.