Le 4e Programme indicatif de coopération entre le Niger et le Luxembourg vient de démarrer

24 février 2023
Lancement du PIC IV (Programme indicatif de coopération)

Le PIC IV (Programme indicatif de coopération) 2022-2026 entre le Luxembourg et le Niger vient d’être lancé à Niamey le 3 février. Ses acteurs disposeront de quatre ans pour le mettre en œuvre.


Près d’un an jour pour jour après la signature du protocole d’accord du premier programme du PIC formulé par ADA sur le renforcement de la finance inclusive au Niger appelé « programme d’appui au développement de la finance inclusive au Niger (PADIF) », les acteurs de la Coopération luxembourgeoise et du gouvernement nigérien se sont à nouveau réunis pour lancer officiellement le PIC IV 2022-2026, suite à la signature du protocole d’accord des quatre autres composantes formulées par LuxDev en juillet 2022. Ce nouveau PIC contribuera au développement du capital humain et au renforcement de la gouvernance inclusive au Niger. 

 

L’inclusion financière comme levier clé du développement socio-économique et de réduction de la pauvreté


Le PADIF - dont ADA assume la charge à travers ce PIC - a pour objectif spécifique d’améliorer l'accès des populations vulnérables et des acteurs du secteur agricole aux services financiers, en particulier les femmes et les jeunes en zone rurale. Ce programme contribuera aux objectifs de développement durable : 1 « Pas de pauvreté », 2 « Faim zéro », 5 « Égalité entre les sexes », 8 « Travail décent et croissance économique », 10 « Inégalités réduites » et 17 « Partenariats pour la réalisation des objectifs ». Doté d’un budget de 15 millions d’euros, il sera mis en œuvre par ADA, en étroite collaboration avec LuxDev.

 

La logique d’intervention de ADA

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Soulemane Djobo, responsable sectoriel Afrique chez ADA
Soulemane Djobo, responsable-programmes ADA à Niamey le 3 février.

 

À travers le PADIF, ADA interviendra sur trois piliers de financement :

  • Le financement de l’inclusion financière : les institutions de microfinance (IMF) au Niger manquent de financements à long terme pour proposer aux populations vulnérables des produits et services financiers adaptés à leurs besoins. ADA va donc appuyer le Secrétariat exécutif de la stratégie nationale de la finance inclusive (SE-SNFI) à renforcer les capacités des IMF viables du Niger et à redresser celles en difficulté pour qu’elles deviennent éligibles au financement du Fonds de Développement de la Finance Inclusive (FDIF) que gère le SE-SNFI. Concrètement, cela signifie que ADA va renforcer leurs capacités internes (gouvernance, ressources humaines, gestion des risques et développement de produits) et financières (dispositifs et mécanismes de financement, assurances, garanties). Cela permettra de créer un environnement propice au bon développement de l’inclusion financière, qui sera alors composé d’IMF professionnalisées et performantes capables de proposer des services financiers et non financiers accessibles et adaptés aux besoins des populations vulnérables ;
  • Le financement de l’agriculture : les IMF au Niger manquent de financements adéquats pour proposer aux acteurs agricoles des produits et services financiers adaptés à leurs besoins, que ce soit pour faire face aux risques élevés liés à la production, à l’instabilité des marchés ou au manque de garanties par exemple. Expert en finance inclusive et catalyseur de partenariats, ADA va appuyer le Fonds d’investissement pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (FISAN) à concevoir et mettre en œuvre des procédures et des cadres de supervision. ADA va également appuyer l’établissement des partenariats avec des institutions financières locales et des structures d'appui technique (incubateurs, accélérateurs) pour faciliter la création d’une facilité de financement pour les IMF. Les femmes et les jeunes pourront ainsi acquérir les compétences nécessaires au bon développement de leurs projets agricoles et prétendre à des financements.  En parallèle, ADA va expérimenter des solutions innovantes pour mitiger les risques liés au financement par l'entremise d’IMF bénéficiaires du programme « Emploi et Employabilité » de LuxDev. L’une de ces possibles solutions est la mise en place de micro-assurances par le biais d’une application mobile ou la mise en relation entre les différents acteurs du domaine de l’assurance au travers d’une plateforme digitale.
  • Le financement des PME et PMI : les petites et moyennes entreprises - petites et moyennes industries (PME-PMI) sont souvent confrontées à des défis importants, car peu de prestataires de services financiers comprennent leurs besoins et leur proposent des services adéquats. Ils sont perçus comme des clients à risque en raison de leur manque d’actifs à offrir en garantie. ADA va donc appuyer le Fonds national d’appui aux PME/PMI (FONAP), nouveau partenaire et tutelle de LuxDev, dans le développement et la mise en place de solutions de financement adaptées aux PME et PMI en général, celles formelles et d’une certaine taille intervenant dans les chaînes de valeur agricoles. Cet appui comprend notamment l’obtention de fonds de garanties pour ces PME et PMI et la bonification du taux d’intérêt qui leur permet de bénéficier d’un taux d’intérêt inférieur à celui du marché.


Ces activités sont possibles grâce au soutien de l'équipe ADA dédiée basée à Niamey.


Vers un développement autonome du secteur de la finance inclusive au Niger


L’intervention de ADA et LuxDev, qui prendra fin au terme du PIC en décembre 2026, devrait permettre aux fournisseurs de financement locaux de prendre le relais des programmes pour assurer le financement des populations vulnérables et rurales de manière autonome, et favoriser ainsi l’insertion professionnelle et la création d’emplois durables.