Le risque de crédit persistant : une menace pour la solvabilité des institutions de microfinance ?

07 juin 2021 Crise du Covid-19
6e enquête Covid

ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole se sont associés pour suivre et analyser trimestriellement les effets de la crise liée au Covid-19 sur leurs institutions de microfinance partenaires dans le monde. Cette 6ème vague d'enquête du mois d'avril 2021 a été menée par ADA et la Fondation Grameen Crédit Agricole, Inpulse ayant choisi de se joindre à l’initiative une fois sur deux.

Ce suivi est réalisé tous les trimestres depuis 2021, afin d’avoir une meilleure vision de l'évolution de la situation. Avec cette analyse régulière, nous espérons contribuer, à notre niveau, à la construction de stratégies et de solutions adaptées aux besoins de nos partenaires, ainsi qu'à la diffusion et à l'échange d'informations entre les différents acteurs du secteur.

Suite à la cinquième vague d’enquêtes en décembre qui avait permis de recueillir les points de vue de 74 IMF partout dans le monde, ADA et la Fondation Grameen Crédit Agricole présentent les résultats d’une sixième vague d’enquête commune.

Les réponses ont été collectées dans la deuxième quinzaine d’avril 2021 auprès de 87 institutions de microfinance (IMF) situées dans 47 pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (EAC-25%), d’Afrique subsaharienne (SSA-29%), d’Amérique latine et Caraïbes (LAC-25%), d’Asie du Sud et du Sud-Est (SSEA-13%) et du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA-8%).

Alors que l’amélioration générale des contextes locaux liés à la COVID-19 permet aux institutions de microfinance de mieux mener leurs activités, notre dernière enquête montre que les IMF ont néanmoins eu beaucoup de difficultés à atteindre leurs objectifs de développement au premier trimestre 2021. Les raisons évoquées sont principalement liées aux difficultés rencontrées par les clients des IMF. Ces derniers sont réticents à s’engager avec de nouveaux emprunts, et s’ils le font c’est avec des montants moindres que par le passé. Dans le même temps, leur profil de risque s’est détérioré à cause de la crise et les IMF auront plus de difficultés à les financer.

Cette tendance générale de la hausse du risque s’est matérialisée par une baisse de la qualité du portefeuille des IMF. En 2020, elle s’est ultimement répercutée sur les comptes de résultats des institutions avec une augmentation des dépenses de provisionnement. Cela sera vraisemblablement à nouveau le cas cette année, avec des réserves additionnelles mais également la radiation de prêts.

De fait, les opérations des IMF ont été réduites ou ralenties, avec en général une baisse du niveau de leurs fonds propres. C’est en effet une IMF sur deux qui indique avoir des besoins en capital en 2021, et ce quelle que soit la taille. Deux tendances se dégagent alors : les IMF comptent sur leurs actionnaires actuels pour couvrir les pertes liées à la crise. En revanche, les investisseurs internationaux sont attendus pour soutenir leur développement dès cette année.

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